Patois francoprovençal du
Petit-Bugey
lire et écrire le patois : graphie
de Conflans
Le problème de la graphie du patois est loin d'être
secondaire. Il
conditionne le sérieux de la transcription, l'exactitude et la facilité
de la lecture. De nombreux travaux, pourtant fort intéressants, sont
inutilisables car la transcription du patois est incohérente
el
l'accent tonique inconnu : un patoisant de la localité les lira sans
problème avec la bonne prononciation mais sera le seul à pouvoir le
faire.
On ne peut pas écrire
l'anglais, l'italien ou l'espagnol avec les conventions du
français, car les sons, les rythmes et les accents toniques ne
sont
pas ceux du
français. Pour lire un texte écrit dans ces langues il faut
au minimum savoir comment se prononcent les lettres et groupements de
lettres.
Beaucoup s'imaginent qu'on peut lire et écrire le patois
sans effort préalable. Ce n'est pas vrai. Les sons du
patois
ne sont pas les sons du français. Si on écrit le
patois comme on écrit le français, le lecteur comprendra sans
peine, mais s'il ne connaît pas déjà le patois particulier
dont il a un texte, il
ne pourra jamais deviner comment on le prononce.
Avec un alphabet spécialisé tel que l'alphabet phonétique
international ou celui des atlas linguistiques (alphabet Gilliéron), la
prononciation
peut être parfaitement reconstituée par les spécialistes mais reste
incompréhensible pour la plupart des lecteurs
(il y a de nombreux signes du genre å,
ẽ, ŏ, ṣ).
D'autres rêvent d'écrire tous les patois francoprovençaux de la même
manière, chacun étant libre de parler à sa façon :
un même texte serait compris par tous les patoisants mais prononcé de
façon différente par chacun d'eux. L'idée est intéressante, mais
malheureusement irréalisable car il n'y a presque plus de vrais
patoisants. Avec des néopatoisants pleins de bonne volonté mais
manquant de bases, on obtient seulement du patois
virtuel. Tel n'est pas notre but.
Notre but est de noter le plus fidèlement et le plus simplement
possible la prononciation des patois réels. La graphie de
Conflans répond à cet objectif. C'est un compromis
entre rigueur et facilité : elle permet une reproduction acceptable des
sons à partir de conventions relativement simples. Des solutions
voisines
existaient déjà avant elle. Aujourd'hui elle est largement utilisée
en francoprovençal.
La graphie de Conflans n'a pas prévu une
solution à toutes les subtilités de la prononciation patoise : chaque
fois qu'on change de commune la prononciation change et de
nouveaux
problèmes apparaissent. Mais c'est un cadre général dans lequel on peut
introduire des modifications, à condition que celles-ci
restent cohérentes avec les principes de base et ne remettent pas en
cause l'ensemble du système.
Voici deux documents pdf :
1. Pour comprendre la graphie utilisée sur ce site et adaptée aux
patois du Petit-Bugey, cliquez sur : graphie
de
Conflans 1 Petit-Bugey.
Dans un premier temps, on pourra se contenter de survoler les deux
pages
du texte, mais pour connaître la prononciation précise des patois, il
faudra lire ces pages très attentivement.
2. pour en savoir plus et avoir le document fondateur de la graphie,
cliquez sur : graphie de Conflans 2 document
fondateur.
ouverture de la page 15/06/2010