Patois francoprovençal du Petit-Bugey



toponymie

La toponymie est le recensement et l'étude des toponymes, c'est à dire des nom de lieux.

Pour étudier la toponymie d'une commune, il faut collecter le maximum de noms actuels et anciens. Le cadastre donne un grand nombre de toponymes et leur situation sur le terrain. Les cadastres anciens, quand ils existent, peuvent fournir d'autres toponymes et les variantes anciennes des noms actuels. La Savoie a la chance de disposer du cadastre de 1730 : le cadastre sarde décidé pour raisons fiscales par Victor Amédée II duc de Savoie et premier roi de Sardaigne. Les actes notariés sont une autre source de toponymes anciens. Tous ces noms sont en français depuis 1536 (édit de Villiers Cotterêts), et en latin avant 1536.

La lecture de textes ou de documents relatifs à la commune, de lettres écrites par ses habitants, donnera de nouveaux toponymes. Une enquête auprès des habitants fournira d'autres noms de lieux dont certains n'ont jamais été écrits auparavant.

Si on a la chance de pouvoir interroger des patoisants, on recueille les formes patoises des noms de lieux. Les noms patois ne sont pas une déformation bizarre des noms français ou des noms latins. Ce sont les noms autochtones, car tous nos noms de lieux, ou presque, ont été forgés en patois. Ils sont nés à diverses époques. Ils ont d'abord été écrits en latin, mais leur latin est du patois latinisé. Ils ont ensuite été écrits en français, mais leur français est du patois francisé (par traduction ou transposition phonétique). On connait mal le patois ancien,  mais les toponymes anciens en latin ou en français gardent l'empreinte de celui-ci.

Depuis leur naissance le patois a évolué, depuis leur première attestation écrite le français a évolué. De sorte que beaucoup de toponymes restent obscurs. Mais une bonne connaissance du patois de la commune et des patois des environs permet de résoudre des cas apparemment insolubles. Le patois a donc un rôle essentiel en toponymie. Malheureusement autrefois il a trop souvent été négligé ; aujourd'hui son rôle est reconnu mais les patoisants sont en voie de disparition.

Les considérations ci-dessus s'appliquent aux travaux de toponymie consacrés à la commune de Saint-Maurice de Rotherens et présentés sur ce site. Elles n'ont pas été élaborées à priori pour guider l'action de l'enquêteur, mais sont le fruit d'un travail d'archives et d'une collecte permanente de toponymes patois. A Saint-Maurice, la recherche des toponymes patois a été une priorité. Dans les autres communes, elle n'était pas prioritaire mais n'a pas été oubliée : tous les glossaires présentés sur ce site contiennent des noms de lieux patois.

Pour en savoir plus cliquez sur : à la recherche des noms de lieux de Saint-Maurice.

ouverture de la page 15/06/2010